31-03-2007, 17:33 Message : #1 |
Liewen
Invité
Douleur...
La Trykette se tient là, fragile et tremblante comme une feuille, alors que la lueur verte se dissipe autour d'elle.
Elle avait connu des horreurs, des abîmes de noirceur. Le cliquetis des chaînes et les entraves meurtrissant ses chevilles. La privation, l'humiliation aussi... mais elle n'avait pas la force de haïr, juste celle de pleurer.
Elle ouvre lentement sa main tendue, paume vers le ciel, et les restes d'une perle de sève roulent entre ses doigts, avant de choir sur le sol.
Elle avait rencontré un Homin. Au milieu des visages qui lui souriaient, il en était un dont le regard transperçait son âme. Cet Homin était patient. Il savait écouter, il savait consoler... à son contact, à travers ses mots, au contact de ses bras rassurants, elle guérissait.
Son regard est douleur, ses joues sont innondées de larmes. Son corps entier exprime son désarroi. Elle ferme les yeux, et prend une longue inspiration.
Il était devenu son ami, son confident, son guide... Elle tentait elle aussi de l'apaiser, de le rassurer, d'être pour lui ce qu'il était pour elle. Les lambeaux noirs et sales de son passé disparraissaient un à un de son âme. Elle était heureuse, de plus en plus heureuse. Mais elle se rendit compte, bien trop tard, que les raisons de son bonheur n'étaient pas ce qu'elle croyait.
Elle fait un pas, puis un autre, ses pieds nus ne laissant aucune trace de son passage dans cette jungle profonde. Chaque pas l'éloigne des Lacs qu'elle chéris tant.
Elle s'était mentie à elle même, elle pensait se tromper. Elle voulait se tromper. Elle voulait mettre des chaînes à son coeur, l'empêcher d'être libre... mais le pouvait-elle ? Son coeur fini par parler, lui offrant quelques heures de pur bonheur, puis la précipitant dans un abîme de tristesse et de douleur.
Le Yubo la regarde disparaître dans la végétation luxuriante, silencieusement, puis reprend son activité matinale, dernier témoin de passage de la Trykette. Dans quelques heures, il aura oublié jusqu'à son existence.
Elle ne voulait pas entrainer ceux et celles qu'elle aime dans la tourmente, elle ne voulait pas mentir, elle ne voulait plus se mentir. Elle devait tuer son amour, faire saigner son coeur jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. Elle devait laisser ceux qu'elle aime vivre leur vie... elle était de trop.
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