Bai Nhori Drakani (Ryzom)
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Bai Nhori Drakani (Ryzom)

Forum de la guilde Bai Nhori Drakani (Garde des Dragons Noirs) du jeu en ligne Ryzom
 
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 d'hier à...demain !

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Jazzy

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MessageSujet: d'hier à...demain !   d'hier à...demain ! Icon_minitimeLun 22 Sep 2014 - 10:25

10-12-2008, 16:53 Message : #1 |

Imogène Hors ligne
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d'hier à...demain !
*quelques années en arrière*

L'homine, la tête appuyée sur sa main, regardait son époux dormir...et quel époux ! Elle n'en pouvait plus de l'entendre ronfler, tout aviné qu'il était de la beuverie de la veille passée avec ses *amis*.
D'un oeil scrutateur, la Matis examinait celui qui était son compagnon depuis 6 ans déjà....Quels changements !
Comment un Fyros, fier, beau, courageux, svelte, pouvait-il devenir cet être flasque, bedonnant, pansu, ventru, gras, buveur, coureur, bagarreur....!
Comment un homin pouvait-il devenir ainsi en si peu de temps, lui qui avait été un guerrier si vaillant, si fort !
Le visage du dormeur devenait bouffi par les excès en tout genre....et il n'avait qu'une petite trentaine...pas vieux donc !
Il y a peu encore, il se montrait tellement empressé auprès de sa jolie épouse ! Il n'avait qu'une idée l'aimer ...la nuit ou le jour....au gré de leurs désirs et de leurs envies.
Maintenant....maintenant....Imogène ne supportait plus qu'il la touche...d'ailleurs il n'en avait plus l'idée et encore moins la force tant sa dégradation s'accentuait cruellement.
Tous les soirs il rentrait ivre, parfois aux bras d'homins ou d'homines....aussi pris de boisson qu'il l'était lui-même.
On ne savait plus qui soutenait qui !

Imogène soupira, faisant voleter les mèches de ses cheveux flamboyants et doucement se leva et s'assit à son petit bureau finement ouvragé par les mains expertes de son père.

Elle jeta un autre regard noir à son mari, réfreinant l'envie de lui piquer le flanc avec une dague...voire de lui jeter un bon sort de poison ! Peut-être que ça lui apprendrait à vivre !

Elle haussa les épaules, fataliste ; il est certaines choses que l'on souhaiterait et celles qui ne se peuvent pas.
Elle aurait tant aimé divorcer, annuler ce mariage de pacotille, mais....impossible ! Tout ça à cause d'une promesse, d'un serment....fait il y a....tant et tant d'années !

La jolie Matis fouilla dans un tiroir et en sortit un tas de luciogrammes...sa *fortune*, son passé...ses trésors !

Un sourire ému effleura ses lèvres quand elle tira de la pile un lucio qu'elle affectionnait particulièrement ; on y voyait une grande et imposante Matis avec une chevelure d'un roux étincelant et des yeux plus verts que les feuilles des arbres au printemps. Son ventre rond disait qu'un bonheur se préparait ; ses lèvres charnues esquissaient un sourire, le sourire indéfinissable de la future maman, comme si ce sourire s'adressait déjà au petit être dans son ventre.

Imogène savait d'où lui venaient sa couleur de cheveux et celle de ses yeux le portrait de sa maman...Une maman qu'elle n'avait jamais connue...une maman morte en couches.

Doucement, elle passa un index caressant sur le lucio jauni par les années et le reposa sur le bureau, prenant une autre image....Celle d'une toute petite homine, toute potelée déjà, riante, édentée, les cheveux rouges tout ébouriffés, pieds nus dans l'eau des lacs, des taches de rousseur sur tout le visage, mal fagotée à force de courir partout dans les broussailles...une petite homine heureuse.
Près d'elle, lui tenant la main, un jeune Fyros du même âge, déjà grand et fort, brun, plutôt mignon, riant lui aussi et posant sur sa jeune compagne de jeux un regard plein d'admiration et...de tendresse.

Imogène, soupira à nouveau et jeta un oeil sur celui qui ronflait, vautré sur sa couche, tel un bodoc vautré dans sa fange.

Elle se demandait comment le jeune Fyros plein de fraîcheur de ce lucio avait pu devenir ...ce qu'elle avait constamment sous les yeux !
Comment pouvait-on changer à ce point !

Elle ferma les yeux et se revit des années en arrière....Quoiqu'elle fasse, où qu'elle aille....Archibald était présent, fidèle, veillant sur elle sans relâche.
Dans le village, tout le monde les appelait *les petits fiancés* et ils en riaient, heureux.

Et c'est vrai qu'il était si gentil, si doux, si attentionné.
Il était arrivé dans les lacs, juste après la mort de toute sa famille, massacrée par des bandits et le magistrat de Pyr l'avait confié au papa d'Imogène, un vieil ami.
Il avait grandi avec la Matis, choyé comme elle par le papa d'Imogène plein de tendresse depuis son veuvage.
Ensemble, ils avaient parcouru les lacs, plongé, chassé les yubos, construit des cabanes dans les arbres...Ils ne faisaient jamais un pas l'un sans l'autre.

Des liens plus forts chaque jour se tissaient entre eux, à tel point qu'ils firent un serment celui de ne jamais se séparer et de se marier dès qu'ils en auraient l'âge. Ils scellèrent cette promesse dans leur sang mêlé.
Ils en portaient encore la marque à leur poignet.

Ce serment....Imogène regrettait tant qu'il eût été fait ! Impossible de le renier ! Impossible de s'en libérer ! Impossible de le briser !
Elle se trouvait liée à un homin qu'elle finissait par détester !
Ainsi va la vie....d'un être aimant, tendre, amoureux, les mauvaises rencontres en faisaient....ça....cette choses molle, ronflante, grasse, flasque, ventripotente !

Pourtant...il n'avait pas toujours été ainsi ...

Imogène haussa les épaules et ne supportant plus les bruits s'échappant de son époux, elle préféra aller se promener ; marcher lui ferait du bien et la nuit était fraîche et douce à la fois ; une brise légère soufflait du Sud et caressait les vaguelettes formées sur le lac.
Rien de tel pour redonner du courage à un coeur blessé.

Malgré sa petite tenue de nuit, elle entra dans l'eau et se mit à nager...nager....pour oublier qu'elle n'était pas heureuse, pour oublier l'homin dormant dans le lit conjugal, pour oublier qu'elle devrait encore le supporter, pour oublier que son courage faiblissait.

D'où viendrait la délivrance ? Comment regagner sa liberté ? Où trouver la force de continuer la route ?

Son père ne pouvait pas l'aider...il ne savait pas !
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16-12-2008, 20:01 Message : #2 |
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d'hier à...demain !
Elle avait nagé longtemps la grande homine et s'était fatiguée à tel point qu'elle n'avait plus la force de revenir vers sa demeure, le courage lui manquait.
Heureusement, au bout de l'île sur laquelle elle avait fait une halte, elle aperçut des lumières...certainement un camp de chasseurs ou de foreurs.
Sans crainte, elle finit par s'avancer.
La pauvrette avait totalement oublié dans quelle tenue elle se trouvait...tenue rendue particulièrement intéressante aux yeux de l'homin en face d'elle et qui montait la garde.
Il n'en finissait pas de détailler la silhouette de la Matis...ses courbes rebondies transparaissaient sous la fine chemise trempée par l'eau du lac....Le malheureux garde en avait les yeux quelque peu exorbités et son teint virait doucement au violet.

-"Dis l'homin...ça te ferait rien de regardait ailleurs ? Tu veux tâter de ma pique pour voir...ça va te changer les idées ! Tu ferais mieux de me conduire à ton chef...je suis fatiguée et j'ai besoin de repos avant de rentrer ! Je me suis égarée en nageant et j'ai pas la force de rentrer maintenant !"

Le Tryker fila aussi vite que ses jambes le lui permettaient ; cette Matis le dépassait de deux têtes et il n'avait pas vraiment envie de se colleter avec elle.

Imogène s'approcha du grand feu et trouvant sur un banc une vieille cape, s'en enveloppa rapidement...on ne sait jamais à qui on a à faire dans ce genre de campement.
Les flammes la réchauffèrent et une torpeur l'envahissait doucement lorsqu'une voix sèche la sortie de sa léthargie.

-"On vient de me dire ton problème ! Tu peux rester, mais pas longtemps, juste la fin de la nuit ! Nous on....hum....on chasse et on veut pas d'homine dans nos jambes pour nous retarder ! Compris ?"

Celui qui parlait était si grand que sa tête semblait toucher le ciel...Jamais Imogène n'avait de Fyros de cette taille ! Même son époux, pourtant grand, ne devait pas lui arriver aux épaules.
La Matis esquissa un sourire et suivit le Chef vers une tente.

-"Tu peux dormir ici ! Son propriétaire est loin...il...enfin tout ça, ça te regarde pas ! Tu dors et tu pars c'est tout ! Nous on a autre chose à faire ! Et si tu entends des bruits, tu bouges pas !"

Imogène aurait voulu répliquer quelque chose de cinglant, mais....un restant de sagesse lui disait qu'elle ferait mieux de se taire et d'aller se coucher sans poser de questions et sans trop faire la curieuse.

Elle esquissa un petit sourire, entra et s'allongea sur ce qui ressemblait de loin à un lit ; sitôt sa tête posée sur l'oreiller à la propreté plus que douteuse, elle s'endormit comme un jeune yubo dans le giron de sa mère.

****......Tout ce bruit...cette lumière....**** Imogène s'agitait dans son sommeil... des éclats de voix, l'incendie qui rougoyait dans le lointain, des bruits d'épées, des cris, des hurlements....La Matis, dans un sursaut, se retrouva assise sur le lit, la sueur perlant à ses tempes et entre ses seins...ne sachant plus où était le rêve et la réalité.

Faisant taire les battements de son coeur par une respiration profonde, elle réalisa que ce que ce qu'elle entendait n'était pas le fruit de son imagination, mais bel et bien la réalité.

S'approchant de l'auvent de son abri de fortune elle constata que le campement était en ébullition....tout les homins couraient en tout sens...les toubs s'éparpillaient un peu partout....Plus personne ne faisait attention à elle !
Et au loin....ce ciel de feu ! Cette fumée qui commençait à envahir le campement des chasseurs !

-"Viiite...sauve-toi...L'homine là....file vite ! C'est une attaque ! Les kitins ! ils sont fous...ils sont tous fous ! Viiiiiteee...j'te dis...va chez toi ! ton village....il brûle...tu le vois pas ? Prends le bateau sur la plage...mais va-t-en vite...ça va chauffer ici bientôt ! C'est pas ta place ! La sève va couler ! Déjà le chef est mort ! Cours...vite j'te dis !"

Le jeune garde qui l'avait accueillie à son arrivée la tirait par la main, la poussait sur ce qui ressemblait à un radeau et d'un coup de pieds précis et vigoureux, l'envoya loin du bord.

Tétanisée par la peur, Imogène saisit la perche et poussa la petite embarcation vers son village....Les flammes lançaient vers la nue des volutes d'étincelles...la fumée noire devenait suffoquante au fur et à mesure que la Matis se rapprochait.

Sans plus attendre d'avoir atteint le bord du rivage, Imogène plongea et nagea jusque sur la plage.
Elle courut vers le village...et...elle eut peur...une peur viscérale, incontrôlable la paralysa sur place !

*Non...ce n'était pas possible...non ! NON !"
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05-01-2009, 21:27 Message : #3 |
Imogène Hors ligne
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d'hier à...demain !
Elle suffoquait...la fumée épaisse, noire, nauséabonde l'empêchait de respirer et la Matis dut mettre sa main devant son nez afin de se protéger.
De toute part montaient des gémissements, des cris, des hurlements...soit de colère, soit de douleur ou de terreur !
Le ciel n'était qu'un immense brasier !
La cendre volait tout autour de la grande homine et finissait par recouvrir le sol d'une couche épaisse dans laquelle le pied s'enfonçait, comme dans la neige.
Et cette odeur....âcre, lancinante, entêtante...une odeur de bois calciné, de poudre, de....chair brûlée.
Une vision insoutenable qu'Imogène avait du mal à supporter.
Pourtant, il lui fallait avancer, il lui fallait en savoir davantage, connaître les raisons de ce cauchemar, de cette bataille sauvage et destructrice.

Où que son regard se posât, ce n'étaient que maison en flammes, corps calcinés.

Les pleurs d'en enfant la firent se retourner, le coeur au bord des lèvres en voyant un petit homin, le bras arraché, sanguinolant, qui courait hagard, sans savoir où il allait en appelant sa mère désespérément....il laissait derrière lui un traînée de sang frais que les oiseaux venaient picorer avec gourmandise.

La grande Matis ne voyait que des cadavres...partout...dans les rues, dans les jardins, sur le pas de porte des maisons incendiées...partout la mort !

Elle ne comprenait pas !

Quelle sorte d'ennemi avait pu commettre un tel massacre ?
Comment avait-on osé s'en prendre à de pauvres innocents comme l'enfant manchot croisé un peu avant, ou cette vieille homine qui finissait de se consumer dans un petit brasier d'où s'échappaient encore quelques flammèches....Dans un dégoût qui la fit vomir, Imogène s'apperçut que la cervelle bouillonnait encore dans la boîte crânienne.
Une vision d'horreur !

Mais...il fallait qu'elle sache !

Et sa maison ? Son époux ?

Prise de panique, elle courut vers la petite colline au Nord où se trouvait sa jolie maison. Non pas une habitation lacustre, mais une maison de bois, avec un jardin, un grand balcon d'où elle pouvait admirer le grand lac juste en face et les enfants s'adonnant à leur passion de la pêche à mains nues.

Enjambant les cadavres, les morceaux de bois brulés, sautant par-dessus ce qu'il restait d'une barrière, évitant les brandillons enflammés qui retombaient un peu partout, zigzaguant entre les mektoubs devenus fous de terreur et tentant d'éviter leur coup de trompe tant la panique les rendait dangereux et agressifs, elle finit par arriver à sa maison...Sa maison...ce tas en flammes !
Sa maison...il n'en restait rien hormis l'escalier extérieur et le jardin.

De toutes ses forces, elle hurla le nom de son époux...mais aucune réponse ne fit écho à ses appels.

Couvrant sa tête d'un capuchon, elle s'avança en tremblant, cherchant ce qui aurait pu ressembler à un cadavre d'homin...Mais comment retrouver les restes de son mari dans ce fatras de cendres et de braises.
En supposant qu'Archibald soit mort...ses restes ne feraient qu'un petit tas de poussière, et de la poussière...il y en avait partout !

Imogène fit le tour du jardin, juste pour se rassurer, vérifier.
La peur la tenaillait et elle sursautait à chaque instant.

Elle se surprenait de constater à quel point le sort de son époux la préocupait....pas de l'amour non...bien sur que non...mais...tout de même....un reste de quelque chose...un reste de vieux sentiment...là...dans le coeur...un sentiment qui ressemblait à de la tendresse...L'inquiétude, la peur, l'angoisse la faisaient gémir....Sans s'en rendre compte, elle ne cessait d'appeler son mari...doucement...dans une sorte de litanie.

-"Archi...t'es où...Archi...réponds s'il te plaît ! Archi...Archi...réponds..je t'en supplie...Archi...je t'en prie...Archi...parle..réponds...!"

Nulle trace...rien....Mais....Imogène s'arrêta, tétanisée par ce qu'elle venait de découvir sur la margelle du puits Une pince...une énorme pince de....Impossible ! Non...pas un kitin ! Non...Impossible !
Pourtant ce que la Matis regardait dans une indiscible horreur étaient bien les restes d'un kitin...l'ennemi exécré.
La patte avait été tranchée nette par une épée...et pas n'importe quelle épée ! Une épée à lame recourbée...Une épée qu'Imogène connaissait bien pour l'avoir longtemps admirée dans le fourreau que portait Archibald à la taille ou quand il l'affûtait afin de la rendre tranchante comme le fil d'un rasoir.

Un rire quasi hystérique la secoua tant le soulagement de savoir Archibald encore en vie la soulagea.
Enfin....il était en vie après l'incendie de leur maison.

Un hurlement vint la faire taire.
Quel hurlement ! Jamais la Matis n'avait entendu un tel cri !

Elle sut ....les kitins....ils étaient là ! Pas loin...L'odeur de leur sève venait jusqu'à ses narines...L'odeur de leur chair frappée par des sorts d'électricité flottait au-dessus du village, rendant l'air de moins en moins respirable...si tant est qu'il le soit à cause des multiples feux.

Imogène ne comprenait pas...elle ne comprenait plus.
Comment les kitins avaient-ils pu venir si loin ?
Comment savaient-ils où se trouvait ce village ?
Comment avaient-ils pu s'y diriger ?
A coup sur, ils cherchaient à détruire, anihiler la population, ce qu'ils semblaient avoir réussi, mais...pourquoi ? Pour quelles raisons ?
Le village n'était qu'un petit village de pêcheurs.
Pas de contrebandiers, pas de voleurs...rien qui put le leur indiquer comme cible.

Imogène finit par se laisser tomber sur l'herbe jaunie, en larmes, le dos appuyé contre un palmier.

-"Imo...fiche le camp ! Reste pas là ! Tu veux te faire tuer ou quoi ? Espèce de sotte...file vers la plage sinon tu vas pas durer longtemps ! "

Cette voix....Dans un bond et tant son soulagement était grand, Imogène fut sur ses pieds et se jetait au cou de son époux...enfin...elle avait l'intention de se jeter à son cou, mais ce qu'elle vit la paralysa.



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15-01-2009, 14:02 Message : #4 |
Imogène Hors ligne
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d'hier à...demain !
Elle restait là, plantée sur ses solides jambes...comme tétanisée par la peur et l'angoisse !
Etait-ce bien son époux, là, devant elle ?
Cette....masse sanguinolente...aux vêtements en lambeaux....Se pouvait-il que ce soit lui ?
Et cette odeur...de yubo grillé...Il semblait ne plus avoir de cheveux...A leur place une plaie...une immonde brûlure rougeoyante...Imogène faillit en vomir de dégoût.

-"Archi...mais...comment...enfin...mais...tu saignes de partout...Mais...ton armure ! Où est ton armure ? Me dis pas que tu te bats torse nu ! Archi...Oh...Archi...mais...j'comprends plus rien moi ! Dis-moi...qu'est-ce qu'il se passe ? Les kitins...on dirait...Ils sont devenus fous ou quoi ? Pourquoi ils sont là ? J'les croyais dans les Primes ou n'importe où ailleurs, mais ...ici ! non ! Non ! Faut que tu me dises ! Viens..je vais te soigner...enfin si je trouve quelque chose pour te faire des bandages !"

-"Mais ma pauv' gourde....tu t'rends pas compte que c'est la guerre ! Il est bien temps de parler de soins ou de faire la conversation ! fiche le camp ! File et vite...c'est ta seule chance de salut ! Tu tiens à crever avec les autres ? Hein ? Non mais...regarde...y a que des cadavres ! Ils z'ont épargné personne ! Même pas les nourissons ! Personne j'te dis ! J'ai juste eu le temps d'me sortir du lit et d'choper mon épée et mon fusil ! Halala...ma pauv' Imo...c'que t'es bêtasse quand même ! Allez viens...j'te conduis au bateau, tu sais...celui qui m'sert à...enfin tu sais bien... la contrebande quoi..me dis pas qu't'est pas au courant quand même ! Viens...il est caché pas loin...cours j'te dis..viiiiteee !"

Archibald traînant son épouse par le bras, sans plus se préoccuper d'autre chose que de courir le plus vite possible.
La malheureuse suivait, titubant, hagarde, enjambant corps calcinés ou déchiquetés...Elle n'avait même plus la force de fermer les yeux pour échapper à cette vision d'horreur totale.
Elle s'habituait à l'odeur, à la fumée, aux cris.

-"Plus vite...cours...cours...ils sont pas loin...dépêche-toi..vite j'te dis ! Ils arrivent...t'entends pas ? Arrête de pleurer t'as pas le temps !"

Dans le lointain les bruits de pinces et de pattes martelant la sciure se rapprochaient dangereusement....Imogène avait l'impression qu'à chaque moment elle allait être transpercée, hachée menue, dévorée...elle tremblait, claquait des dents...Elle avait grand mal à suivre la course de son époux.

-"On arrive...vite...cache-toi dans le bosquet pendant que je mets le bateau à l'eau...Viiite...ils sont là...regarde...sur la colline ! Ils nous voient pas encore...leur vue est faible dans la lumièire du jour...mais t'inquiète...ils vont nous sentir et alors...j'donne pas cher de notre peau !"

Imogène se faisait toute petite dans la touffe d'herbe haute ; son époux s'époumonait à sortir l'embarcation de la boue pour la mettre à l'eau avant l'arrivée des monstres.

Une explosion assourdissante et un geyser de flammes montèrent dans le ciel et éclairèrent un moment les ténèbres de cendres et de poussières.

-"Archi...dis...Archi...mais comment...comment...les kitins...comment...." Elle ne pouvait même pas terminer sa phrase tant l'angoisse la paralysait.

Tout en arrachant le bateau à la gangue de boue, Archibald tentait d'expliquer...vite...très vite....Il savait qu'il n'avait plus longtemps à vivre et il fallait qu'il raconte...il fallait que quelqu'un sache !

-"Une bande de renégats...des révoltés kamistes et karavaniers...ils se sont associés...ils ont dressé des kitins...ils les ont contrôlés...sont allés les chercher...j'sais pas trop...mais...si tu voyais comment ils les commandent...et les sales bêtes obéissent au doigt et à l'oeil, comme s'ils étaient envoûtés ! Ces renégats...ils sont venus ici...chercher un des leurs qui voulait plus les suivre...ils ont fouillé partout...l'ont trouvé....ils ont voulu le faire revenir avec eux...il a pas voulu et...pour s'venger....Imo...j'suis un Fyros qui a vécu...tu l'sais...mais question torture....Imo...j'avais jamais vu une telle sauvagerie ! J'peux pas t'dire...mais...j'en ai pleuré..moi..tu t'rends compte ! Moi pleurer ! Et ensuite....ils ont tué la famille de leur copain...tout le monde...les enfants aussi et...Imo...j'te jure...j'en ai vu des atrocités..mais des comme ça...jamais ! Non..jamais !"

Tout en parlant, le guerrier s'essuyait les yeux...tentait d'effacer ces visions d'horreur...des larmes coulaient sur ses joues sales et pas rasées, se mêlant au sang de ses plaies.

-"Et ensuite...fichu bateau...j'arrive pas à le mettre à l'eau...faut que tu m'aides Imo...sinon..tu vas t'faire tuer comme tout le monde...Pousse par là...Voilà...bon...j'disais...les kitins et les renégats....ils s'en sont pris au village...d'abord les chefs...et ...ils ont réunis les homins d'un côté et les ont écharpés...on aurait une bouillie de viande...Et ensuite...leurs homines, leurs filles...ils...les renégats...ils..enfin...ils les ont violentées...toutes, les jeunes et les vieilles...toutes....et ...ils les ont égorgées...toutes aussi...et ...ils ont laissé leurs restes aux pattes des kitins....Et ils ont mis le feu...partout...n'ont rien laissé de vivant ou d'intact !"

-"Mais Archi...toi..t'es vivant non ? Et...quand je suis arrivée...j'ai bien vu des combattants qui attaquaient les kitins !"

-"C'qui m'a sauvé Imo c'est la cave...tu sais...j'veux dire le souterrain...j'my suis caché...tu sais bien qu'il conduit au campement des gardes plus loin...j'me suis faufilé...j'ai cherché du secours...et voilà ! Depuis...j'tente avec les soldats de faire un vilain sort à ces...saletés de renégats et à leurs kitins...on essaye de leur barrer la route ! J'suis blessé de partout...mais c'est superficiel...c'est rien !"

Imogène regardait son époux...elle ne le reconnaissait pas ! Enfin...il n'était plus cet ivrogne qu'il était devenu depuis quelques années...non...elle retrouvait le fier guerrier Fyros qu'il avait été jadis...Même si sa bedaine passait par-dessus son pantalon...il avait de beaux restes encore en combattant du mal.

Elle lui sourit et le pauvre en lâcha la rame qu'il tenait dans sa main.
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27-01-2009, 19:33 Message : #5 |
Imogène Hors ligne
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-"Imo...pourquoi tu me souris comme ça ? Faut qu' tu partes...Imo...mais..enfin...Imo !"

Ne comprenant plus rien, Archibald reçut Imogène dans ses bras...l'homine se serrait contre lui, retrouvant en elle toute la tendresse d'il y a...si longtemps.
Et lui...restait là...idiot...interloqué...ému aussi...Il sentait son corps abîmé par l'alcool et les excès retrouver sa vigueur...un désir fou s'empara du Fyros, un désir faisant abstraction du danger, de la mort...anihilant toute idée autre que celle obsédante de donner enfin à cette belle épouse ce qui lui revenait de droit.

Depuis combien de temps cela n'était-il pas arrivé ?
Depuis combien de temps n'avait-il pas senti son corps souple et doux contre lui ?
Depuis combien de temps ne l'avait-il plus touchée, caressée, embrassée, aimée ?
Depuis combien ne l'avait-il pas regardée avec un autre regard que celui de l'homin aviné qu'il était ?

Alors, oubliant les kitins, les renégats, la menace qui arrivait sournoisement, la mort qui planait, les cris, l'odeur insoutenable, le feu qui ravageait tout, le grand Fyros prit son épouse dans ses bras, l'appuya contre le tronc de l'arbre près d'eux et l'aima comme jamais il ne l'avait fait depuis leur mariage...il l'aima avec rage, force, tendresse, douceur, passion ...désespoir...le désespoir inavoué d'être passé à côté de quelque chose de plus fort que tout, d'avoir galvaudé un amour qui ne demandait qu'à grandir, s'épanouir...Il sut l'aimer en ces peu de minutes de répit plus qu'il ne l'avait fait durant ces dernières années de mariage.
Il se donna...totalement...s'abandonna....deux corps qui ne firent plus qu'un dans un éclatement de plaisir qui rejoignit le firmament et se confondit avec la lumière du ciel embrasé.

Et dans un souffle, un murmure " J't'ai toujours aimé Imo !...j'vais mourir heureux et comblé! Quand j'fermerai mes yeux pour toujours, c'est sur ce qu'on vient de partager que j'le f'rai ! Merci !"

-"Viens, reste pas là Archi...on part ensemble...tu vas voir...tout va changer maintenant ! J'en suis sure...viens avec moi...j't'en prie !"

Mais à quoi bon supplier...Dans les yeux de son époux, Imogène voyait déjà la mort si proche.

-"File Imo ...t'as plus l'temps de rester parler...Moi...j'dois lutter encore ! Faut exterminer ces kitins et cette engeance de renégats ! si j'survis...j'te retrouverai t'inquiète pas !"

Imogène pleurait, tremblait...elle ne savait plus quoi faire ni où aller !

-"J'veux pas partir ! Viens toi ! Reste pas là !" Une dernière supplication...Mais Imogène savait bien que tout était inutile, que ses paroles étaient vaines.

-"Petite....insiste pas...tu me fais mal ! Fiche le camp, vite, traîne pas...écoute...les voilà...viiite....file j'te dis !"

Elle se jeta au cou de son Fyros de mari et l'embrassa...

-"Archi...Archi...qu'est-ce qu'il t'arrive ? Archi ? "

Dans les bras d'Imogène, Archibald devenait lourd, si lourd....sa tête pendait sur le côté....petit à petit il s'affaissait et dans un soupir s'écroula aux pieds d'Imogène.
Une tache rouge s'élargissait au milieu de son dos, tout autour de la pique qui le transperçait....

-"Archi....Archi...meurs pas....Archi....je t'emmène avec moi..je vais te soigner...je vais pas te laisser ici !"

La malheureuse Matis tentait vainement de traîner Archibald vers le bateau, mais il était si lourd et...ce sang...tout ce sang....

-"I...mo....lai...laisse-moi...va...va...t'en...vi...vite !"

Au loin les renégats arrivaient en courant...c'est l'un d'eux qui vit le couple sur la plage et d'un geste précis envoya sa pique vers le mâle qu'il ne manqua pas...la femelle ne perdait rien pour attendre...elle aurait son compte dans peu de temps, pensa-t-il dans un sourire mauvais.

Imogène se laissa tomber près d'Archibald et le serra contre elle, le berça, comme on berce un enfant ne voulant pas dormir. Elle ne pensait plus à l'ennemi si présent pourtant.

-"Je vais rester avec toi...je veux pas que tu...que tu partes tout seul...faut pas que tu meurs ! T'as pas le droit ! Pas toi...t'es un guerrier !"

Une main rugueuse et ensanglantée vint se poser sur la sienne et la serra aussi fort que ses forces diminuant le lui permettaient.

-"Imo...par...pardon...ne..moi...j'ai pas...é..té...un...bon..ma..ma..ri...je...t'...ai...me..."

Imogène devina plus qu'elle n'entendit les mots dits dans un dernier souffle.
La grande main retomba dans la sciure, inerte, sans vie...Un sourire paisible éclairait le visage meurtri du Fyros...la mort l'avait pris sur des visions douces et tendres.

Imogène ne s'éternisa pas...Elle réalisait que son tour allait venir; elle prendrait le temps de se lamenter plus tard.
Quand il le fallait, elle faisait montre de caractère !

Vite, emmener le corps d'Archibald...ne pas le laisser à la merci des kitins..vite...le traîner dans le bateau ne fut pas une mince affaire, mais l'angoisse, la terreur décuplant ses forces, elle finit par y parvenir.
Les pas et les cris se rapprochaient si dangereusement !
Heureusement que les ennemis avaient trouvé de la résistance sur leur chemin...les gardes étaient courageux et se battaient avec la force du désespoir !

S'arc-bouttant, elle poussa l'embarcation aussi loin qu'elle put et se juchant à l'intérieur, se saisit des rames...il fallait qu'elle se dépêche...ils arrivaient en vue de la plage...Les dents de l'homine claquaient de froid, de peur...elle pleurait, tremblait et... maudissait kitins et renégats !
Une idée l'obsédait la vengeance !
Elle qui n'avait jamais touché la moindre arme, qui aimait les belles tenues, les jolies coiffures...elle allait apprendre le maniment des armes, la magie...et elle combattrait, reprendrait la lutte de son époux !

Dans le petit bateau, la flaque de sang n'en finissait pas de s'élargir...

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10-02-2009, 13:21 Message : #6 |
Imogène Hors ligne
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d'hier à...demain !
Jamais le temps ne lui avait paru aussi long...A chaque coup de rame, la grande Matis avait l'impression que cette fichue embarcation restait à la même place...Et ce froid...le soleil avait beau être haut dans le ciel d'été, Imogène tremblait de tous ses membres, l'humidité, la peur, la peine, l'angoisse, la rage, la colère...Tout cet amalgame de sentiments la traversaient tel un poinçon et lui arrachaient le coeur, la vidaient de sa substance pour n'en laisser que ce froid intense, immense, incontrôlable.

-"Archi...fallait pas mourir comme ça...je vais faire quoi maintenant ? Pourquoi tu me laisses seule ? Et quelle idée de m'aimer comme tu l'as fait...ça m'a rappelé quand on s'est marié...tu te souviens ? On n'arrêtait pas...partout....tu étais un vaillant ! Un vrai Fyros ! Oh Archi...j'ai si mal...c'est comme si...comme si...on venait d'se retrouver et qu'une main invisible était venue t'arracher et t'emporter loin...trop loin ! Archi...mon époux...fallait pas qu'tu meurs ! P'têt qu'on aurait pu à nouveau tomber amoureux...j'suis sure que oui...les sentiments auraient pu remonter....enfin...pas sur...là...c'était dans l'urgence, comme le dernier verrre du condamné ! Mais j'peux te dire que tu vas me manquer...ça oui ! Mais t'inquiète pas...je vais te venger...J'te le jure !"

La malheureuse s'encourageait comme elle pouvait ; parfois des gémissements s'échappaient de ses lèvres...des larmes coulaient sur ses joues se mêlant au sel de l'eau du lac.
De temps en temps, elle devait essuyer ses mains ensanglantées par les rames qui entamaient sa chair délicate.

Au loin, quand elle avait le courage de tourner la tête, l'horizon n'était que fumée et éclairs de feu !

*Se reposer...je veux me reposer, dormir* pensait-elle, mais il lui fallait continuer...son mari devait recevoir une sépulture digne du combattant qu'il avait été.

Une journée et une nuit...que c'est long, mais les palmiers au loin, les vols d'izams et d'ibers rassurèrent Imogène...Enfin elle arrivait à Avendale...ou ailleurs, elle ne savait pas trop...une chose était sure elle était près d'un port ! Enfin !
Elle allait pouvoir dormir et confier le corps de son époux à ceux de son ancienne guilde, la Garde des Dragons Noirs, qui s'en occuperaient mieux qu'elle.

Sur le quai, les enfants poussaient des cris joyeux, chantaient, couraient dans tous les sens, heureux, sous le regard des parents indulgents.

Les enfants...jamais elle n'en aurait...qui voudrait d'une veuve ?

-"Attendez m'dame...on va vous aider" ce furent les seules paroles qu'elle put entendre...Imogène s'affaissait doucement dans la sciure, terrassée de fatigue et de douleur....
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13-02-2009, 19:43 Message : #7 |
Imogène Hors ligne
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d'hier à...demain !
Avendale...que la ville était accueillante ! Les maisons de bois toutes plus colorées les unes que les autres semblaient se rire des peines et des larmes.
Partout, ce n'étaient qu'unesymphonie de fleurs, de parfums, d'oiseaux pépiant joyeusement, d'insectes bourdonnants et d'enfants s'égayant en riant de leurs rires heureux, le coeur en paix.

Dans le petit cimetière, le vent léger de cette journée d'été amenait tout juste un peu de fraîcheur sur les visages assombris par la douleur.

Imogène regardait devant elle....Toute la garde des Dragons Noirs était présente, tous magnifiquement habillés dans leur tenue noire de cérémonie....Elle n'en connaissait aucun...elle appréciait leur présence rassurante.
Beaucoup de Fyros bien sur et quelques Zoraïs et Trykers composaient le reste des présents voulant rendre un dernier hommage à celui tombé pour la liberté de l'Ecorce et pour l'hominité contre l'ennemi juré !

Parmi la foule relativement nombreuse, quelques homines détonnaient par leur....tenue quelque peu...frivole, bigarrée et voyante pour un tel moment !
Imogène se doutait bien que ces....personnes faisaient partie des...relations de son époux défunt...mais...que pouvait-elle dire !
Leur présence ne la dérangeait pas ! Tout le monde semblait uni dans la peine et cela seul importait.

-"Si la famille veut bien s'approcher et jeter quelque fleurs dans la tombe....s'il vous plaît...par ici." sollicita doucement l'ordonateur de la cérémonie.

Imogène fit quelques pas devant la tombe et...se heurta presque à une petite Trykette toute jeunette au regard effronté et rougi par les larmes. Son petit nez n'en finissait plus de goutter tant son chagrin semblait lourd a porter pour une si jeune homine.

Imogène se demanda qui était cette inconnue ; se pouvait-il qu' elle aussi ait été....la maîtresse d'Archibald ? Allons...impossible ! Il ne les prenait tout de même pas au berceau ou presque ! Il avait malgré tout, un certain code de l'honneur le coquin !

-"S'il vous plaît...les fleurs..."

Imogène laissa tomber dans la tombe un énorme bouquet de fleurs sauvages cueillies dans la lande près d'Avendale...Archibald les aimait par-dessus tout ! Elles étaient d'un jaune éclatant lui rappelant le soleil de Pyr.
La Matis vit tomber un autre bouquet, des mêmes fleurs...Tournant la tête, elle vit la jeune Trykette en larmes, renifler et s'essuyer le nez d'un revers de main rageur.

Imogène posa une main sur les épaules de la petite homine.

-"Mais...qui es-tu donc ?"

Se contortionnant pour échapper à la main qui se voulait apaisante, la jeune homine répondit dans un sanglot

-"Laisse-moi espèce de grande....enfin...ça te regarde pas ! Et pis toi t'es qui d'abord ? Pourquoi j'te répondrai ? J'sais même pas pourquoi tu es là ! T'es aussi d'la famille ?"

-"Archibald était mon époux...on s'est...enfin...on s'était marié il y a 6 ans et....il est ...il est...mort dans mes bras...il...oui je suis de la famille."

-"Ben alors...t'es sa femme ? Vrai de vrai ? Il me parlait de toi souvent tu sais ! Vrai de vrai...il était mordu... pour toi...vrai de vrai ! J'te jure ! Et moi...j'suis sa fille ! Comme je t'l'dis ! vrai de vrai...sa fille...j'ai 16 ans mais j'fais moins non ? Ben mince alors...t'es sa femme... vrai de vrai... mon p'pa c'était un coureur pas sérieux....mais il était mordu pour toi...vrai de vrai !" Répondit la jeune homine à travers ses larmes qu'elle ravalait tant bien que mal.

Imogène regardait la petite trykette...Effectivement elle faisait très jeune...même si son corps tout en rondeur démentait la jeunesse des traits du visage.
La Matis cherchait une quelconque ressemblance avec son défunt époux....non...vraiment...sauf...oui...les yeux...de grands yeux d'un bleu sombre, presque noir...la même couleur que les lacs dans leur profondeur....la même couleur du ciel au sortir de l'orage.

Afin de laisser la foule s'approcher pour offrir leurs bouquets de fleurs, les deux homines s'éloignèrent un peu à l'ombre d'un grand palmier.

-"Comment t'appelles-tu ?"

-"Mon p'pa m'a appelée Lyah et toi j'le sais ton nom ...c'est Imogène...il est moche ton nom...vrai de vrai ! Je voudrais pas le porter ! Il te va bien....t'es pas moche...mais t'es grasse je trouve...vrai de vrai ! T'as vu tes cuisses ? et tes fesses ? vrai de vrai...ça doit pas être facile de trouver des sièges pour te loger ! Et pis t'as d'gros bras ! Mais mon p'pa il aimait les homines grosses alors...hein...normal que tu lui plaises...je veux dire...que tu lui aies plu !" Et derechef....les larmes ruissellent sur le petit visage.

Imogène en oubliait son chagrin devant la véhémence de cette jeune demoiselle. Au moins elle disait ce qu'elle pensait....Elle avait été à bonne école avec Archi...Lui aussi ne savait pas mentir, quitte à vexer.
Gentille, la Matis s'agenouilla afin d'être à la hauteur de la petite trykette et la prit dans ses bras pour la consoler..du moins pour essayer de le faire.
Elle craignait une nouvelle rebuffade, mais Lyah, malgré son fort tempérament, se sentait perdue, seule, abondonnée et les bras moelleux d'Imogène furent les bienvenus ; elle enfouit son visage dans le creux de l'épaule de cette presque inconnue et laissa sortir tout le chagrin que son coeur ne pouvait plus contenir...ses larmes n'en finissaient pas....une si grosse peine dans une si petite homine....Imogène en était bouleversée et mêla bientôt ses larmes à celles de la jeune homine.

Elles restèrent là...elles ne se souciaient plus des amis et proches du défunt.
Pourtant...il leur fallut se relever, s'approcher à nouveau, serrer des mains, supporter les embrassades....Les homines de mauvaise vie n'osèrent pas venir et c'est Imogène qui alla vers elles....et les embrassa en souriant...elles n'étaient nullement responsables de la conduite de son époux.

Et puis chacun repartit...un dernier regard sur la tombe recouverte de sciure maintenant...ainsi va la vie.

Imogène et Lyah restèrent jusqu'à ce que tous les bouquets furent bien disposés sur la tombe.

-"Dis Imo...j'peux t'appeler Imo ? Oui ? bon...dis...j'vais devenir quoi moi ? J'vais faire quoi ? j'suis toute seule ! J'ai jamais eu d'maman ! elle m'a abandonnée...j'ai qu'une vieille nounou et...j'avais p'pa, c'est tout ! Dis...j'peux v'nir chez toi ? J'tembêterai pas, vrai de vrai ! J'veux pas retourner chez la nounou...elle arrête pas de me crier dessus et là...elle pleure sans cesse....ça f'ra pas r'venir p'pa ! Et pis elle est trop vieille et faut qu'elle s'occupe de son mari aussi et de ses petits-enfants...elle a plus de temps pour moi maintenant ! Dis...j'peux pas v'nir chez toi ? rien qu'un peu !"

Imogène se sentait tiraillée....elle devinait que si la jeune péronelle venait chez elle, c'en était fini de sa tranquillité...elle avait la vague intuition que si cette Lyah prenait pied dans sa maison...ce serait pour....toujours !
En avait-elle envie ?
Mais d'un autre côté, pouvait-elle la laisser livrée à elle-même ! Elle se disait que son défunt époux aurait aimé qu'elle prenne soin de sa fille unique....quel choix difficile a assumer !

Baissant le regard vers Lyah, Imogène vit les grands yeux sombres, suppliants, rougis de larmes contenues, les joues en feu des sanglots versés, les lèvres tremblantes se retenant de pleurer....

-"Bon écoute...oui...tu vas venir...je ne peux pas te laisser toute seule...et ...enfin...je n'ai pas d'enfant moi et je ne sais pas comment m'y prendre, mais...enfin...bon....oui...tu peux venir ! Mais écoute...il..."

Imogène ne put finir sa phrase ; la jeune Lyah lui sautait au cou et l'embrassait de tout son coeur pour la remercier.
La Matis se rendit très vite compte que la trykette avait cette habitude...dès qu'elle était contente, qu'elle voulait dire bonjour, remercier, être gentille...elle sautait au cou de tout le monde.
Elle avait l'affection démonstrative, et...un sale caractère...un caractère de Fyros, fort heureusement tempéré par l'humeur joyeuse qu'ont les trykers ordinairement.

Imogène et Lyah quittèrent le petit cimetière....une nouvelle vie commençait pour elles...elles allaient devoir apprendre à se connaître, s'apprivoiser, se supporter, s'apprécier et ...s'aimer !

Leur affection commune pour un Fyros mort allait les y aider grandement, mais au milieu de pas mal de heurts et de cris !
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19-02-2009, 20:41 Message : #8 |
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d'hier à...demain !
*Trois années plus tard*

Vraiment....ça devenait impossible !
Comment une si petite homine pouvait-elle mettre autant de remue-ménage dans sa chambre ?
Comment la jeune Lyah pouvait-elle vivre, dormir dans ce taudis ?
Comment pouvait-elle s'y retrouver et retrouver ses affaires ? Même un plodéros ne verrait pas ses petits dans ce capharnaüm !
Etait-il possible qu'une telle pagaille soit due uniquement à une seule et même personne ! On aurait dit un chambardement occasionné par un tremblement d'Ecorce !

Imogène sentait une saine colère grandir en elle ! Elle n'avait qu'une envie tout sortir de la chambre de Lyah et tout jeter par la fenêtre...au moins la trykette ne pourrait pas moins faire que de tout ranger convenablement...enfin....à condition qu'elle connaisse la signification de ce mot.

Depuis maintenant 3 ans que la fille d'Archibald était venue s'installer chez la Matis, quasiment tous les jours il fallait répéter les mêmes choses.
Elle était mignonne comme tout, mais désordonnée au possible ! Imogène n'imaginait même pas que l'on puisse avoir aussi peu d'intérêt pour le rangement, la propreté, les soins donnés aux affaires....
Quasiment jamais elle ne faisait son lit...elle se contentait de se glisser sous la couverture de lin et de coton...pas plus !
Pour se changer...elle farfouillait dans ce qui traînait un peu partout, glanait une chaussure par-çi...une autre par là.....au hasard de son déshabillage de la veille !

Il fallait enjamber toutes sortes de choses pour accéder à la salle de bains...glisser parfois sur des restes de nourriture, gâteaux, bonbons, friandises, fruits en décomposition...

Imogène n'en pouvait plus !
Elle n'était pas obsédée par le ménage, mais tenait tout de même à ce que sa petite maison soit propre et accueillante.

Si elle avait laissé faire Lyah....tout serait sans dessus-dessous...même dans la pièce principale de vie....les armes commençaient à s'entasser ainsi que quelques tonneaux de sève et d'huile pour l'artisanat de la jeune trykette.
Il avait fallu une journée entière de *bataille* pour que Lyah range tout ce fourbis dans un coin du grenier.

La grande Matis soupira ...soupirs de lassitude, fatigue et colère.

-"Lyah....viens ici tout de suite ! Viens voir !" s'époumonna-t-elle une fois de plus.

-"Quoi...qu'est-ce qu'y a ? Pourquoi tu cries comme ça ? J'ai fait quoi encore ?"

Elle était déconcertante de candeur la petite homine.

-"Regarde...allez...regarde un peu ! A quoi ça ressemble ça ? hein ? C'est une chambre ou le marché de Fairhaven ? allez...répondez jeune fille !"

-"Oh mais c'que t'es embêtante toi alors ! Vrai de vrai... J'vois rien moi ! C'est propre non ? J'ai tout rangé comme tu l'as dit la semaine dernière !"

-"La semaine dernière ? Mais...enfin...il ne te vient pas à l'idée de faire ça tous les jours ?"

-" Tous les jours ? mais...t'es malade toi dis donc ? Pourquoi j'me fatiguerais comme ça moi ? Hein ? J'ai pas que ça à faire....j'ai pas envie de devenir comme toi, une vieille fille maniaque qui pense qu'à sa maison ! Vrai de vrai...t'es pas marrante alors ! J'suis jeune et j'ai pas le temps de penser à ranger ! Non mais...ça m'empêche pas de vivre ! J'dors bien et j'mange bien...te faut quoi de plus ? Hein ? Ha tu vois...tu dis plus rien ! Vrai de vrai Imo...faut qu' tu changes...Jamais tu pourras trouver un autre mari !"

Imogène regardait Lyah...que répondre à cette dyathribe ? Au fond d'elle-même, la matis se disait que sa fille adoptive n'avait pas vraiment tort.
Elle baissa les yeux et sourit....Elle ne pouvait pas faire autrement en voyant le regard innocent et candide de la jeune homine....tout en sachant que celle-ci savait jouer de ce regard-là pour faire fondre le coeur de la Matis.
Imogène n'était pas dupe.
Pourtant, elle se devait de donner un minimum d'éducation à Lyah qui semblait n'en avoir reçu aucune, ou si peu.

Avec un père comme Archibald, qu'avait-elle bien pu apprendre ? Et ce n'est pas la vieille nounou qui avait été bien à même de contrecarrer les mauvaises habitudes de la trykette.

-"Dis-moi Lyah ma belle...j'ai appris quelque chose aussi...je te demande d'être franche surtout et..."

-"Vrai de vrai...j'dis toujours la vérité ! C'est quoi que t'as appris ? "

-"Je me suis laissé dire que tu...enfin...que tu....avais sauté au cou d'un homin, un ami du nom de Syron et que...que...tu l'avais embrassé sur la bouche...c'est vrai ?"

Un éclat de rire fit écho à la question d'Imogène.
Lyah avait le rire facile et tout la mettait en joie, enfin...presque tout. Mais il faut dire qu'avec Imogène, elle était servie ...la Matis avait le don de poser des questions ou faire des réflexions qui la rendaient joyeuse au-delà de tout.

-"Hihihi....ha ça oui...vrai de vrai...j'l'ai embrassé sur la bouche comme tu dis ! Et même que si ça s'trouve j'recommencerai tant il est mignon ! sur qu'il est un peu vieux, mais vrai de vrai...c'qu'il est joli homin !"

-"Mais enfin...Lyah...enfin...ça ne se fait pas ! Tu le sais bien...c'est pas aux homines de faire ça...faut attendre que les homins fassent les premiers pas...et il faut...se connaître avant de s'embrasser ! Il ..."

-C'que t'es marrante toi dis donc...vrai de vrai ! J'comprends pourquoi mon père était maboul de toi ! En plus, c'est lui qui m'a appris à faire comme ça ! Il me disait toujours que quand on voit quelqu'un qui nous plait, pas besoin de s'casser la tête...fallait foncer...Lui, il embrassait tout le temps les homines qui lui plaisaient...et j'fais pareil ..vrai de vrai...C'est pas mal quand même ! t'es nunuche toi alors dis donc !"

-"Lyah...mais enfin...d'abord je te demande de me parler mieux que ça...un peu de respect...n'oublie pas que je suis comme...une maman...et...Mince...j'sais plus ce que je voulais dire...Ha oui...C'est pas parceque ton père t'a mal éduquée que tu dois te comporter comme une Fyros mal dégrossie ici ! Dans nos Lacs, c'est pas dans nos habitudes ! Et si tu revois Syron...tu le salues de loin c'est tout ! Il f'rait beau voir que tu te conuises comme...comme...Je trouve plus mes mots moi ! Tu es une effrontée, voilà ce que tu es !"

-"Ben tant mieux alors...vrai de vrai...j'préfère être comme tu dis que rabougrie du coeur comme toi ! Et si t'es pas contente...j'm'en vais !"

Et une fois de plus, la sempiternelle bataille verbale se terminait sur les menaces de départ de Lyah...mais qui ne restaient que des menaces.
La jeune homine était trop bien chez Imogène ; sans vouloir se l'avouer, fierté Fyros oblige, elle s'était attachée à l'épouse de son défunt père et l'aimait de tout son coeur...mais elle était à un âge où l'on a du mal à dire ses sentiments.

Imogène ne tombait plus dans le piège.

-"Parfait jeune demoiselle, la porte est ouverte...tu veux que je t'aide à faire tes bagages et que je scelle ton toub ?"

Et comme à chaque fois, Lyah se coulait près d'Imogène, la prenait par le cou et l'embrassait.

-"T'es fâchée Ny-M'man ? Tu veux vraiment qu'je parte ? Dis M'man...J'f'rai quoi sans toi ? vrai de vrai...j'te promets que j'f'rai attention à ranger...demain...promis j'm'y mets ! dis...M'man...y t'reste pas un bout de tarte ? "

Et une fois de plus Imogène se sentait fondre ...Elle ne pouvait pas résister quand la petite homine lui donnait des *M'man* de cette façon, ses bras potelés autour de son cou.
Et elle aimait ça.
Elle chérissait la fille d'Archibald !
En elle, elle retrouvait tout ce qui l'avait tant charmée chez son défunt époux lorsqu'ils étaient jeunes mariés et avant, du temps de leur enfance et de leur sang mêlé.

Imogène embrassa Lyah et la serra très fort contre elle...La petite trykette en ferma les yeux d'aise et de contentement, un sourire béat sur les lèvres.

-"Allez, viens...il reste du cidre et de la tarde aux fruits rouges...juste pour toi et moi !"

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18-03-2009, 19:15 Message : #9 |
Imogène Hors ligne
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d'hier à...demain !
Elle était fourbue la grande Matis ! Toute une journée à forer ! Elle n'en pouvait plus et ses toubs étaient remplis de toutes sortes de matières, de quoi fabriquer des armures pour tous les homins et homines de l'Ecorce !

Se traînant plus que marchant, elle monta lentement les quelques marches du perron de sa maison de la colline et machinalement ouvrit la porte...Elle se voyait déjà vautrée sur le grand tapis en poils de shallah, devant la cheminée dans laquelle brûlait un grand feu....elle en souriait d'aise anticipée.

Elle aurait dû regarder devant elle...A peine le temps de faire un pas et Imogène se retrouva étalée de tout son long, les pieds pris entre un ballot de fibres et une caisse d'écorces.
Comment...mais...ce serait-elle trompée de maison ? Dans sa fatigue, aurait-elle confondu avec celle de son voisin proche ?
Elle n'avait pas le souvenir d'un tel encombrement avant son départ le matin.
Où que ses yeux se posent, elle ne voyait que caisses, paquets, ballots et différentes matières éparpillées un peu partout dans la grande pièce à vivre.
Même le devant de la cheminée était encombré et le tapis disparaissait sous des...mais oui....des épées et des haches !
De toutes les formes et de toutes les couleurs ! Un monceau d'armes à une main !

Tant bien que mal, elle se remit sur ses jambes et dans un éclair de lucidité elle se contenta de hurler

-" LYAH......amène-toi tout de suite et en vitesse ! Lyyyyaaaah....raplikici ! "

Un galopade...et se présenta une trykette ravie, souriante, les mains grises, sales, grasses, les vêtements déchirés, encore plus sales que les mains, une estafilade sur un bras et une autre sur une cuisse dénudée...la belle avait apparamment oublié de mettre une jupe et se tenait en petite culotte devant sa maman.

Imogène, une fois de plus, en resta sans voix.
Jamais elle n'arriverait à s'habituer au caractère surprenant, primessautier de la jeune demoiselle.

-" Ly...lyah...mais que...mais que...enfin...t'as vu ta tenue ? Et tout ça là...c'est quoi au juste ? hein ? "

- "Hihihi...Ny-m'man...si tu t'voyais ! t'as une drôle de tête tu sais ! On dirait qu'tu viens d'voir un fantôme ! Hihhhi...c'que t'es marrante toi alors ! Vrai de vrai...tu m'fais bien rire !"

-"Bien contente de te voir si joyeuse...mais j'ai failli me casser une ou deux jambes sur...sur tout ça ! J'attends vos explications mademoiselle !"
Lyah regardait autour d'elle...c'est vrai qu'elle avait mis un peu de remue-ménage dans la maison ; elle se souvenait que même son père le lui reprochait ; elle haussa les épaules.

-" Ho Imo...t' fâche pas surtout ! C'est pas la peine et ça sert à rien du tout ! J'vais t'expliquer ! On s'assoit ? Je fatigue moi à trimballer tout ça ! ça pèse des tonnes ce matériel !"

La trykette s'empressa de dégager un bout du tapis, juste assez pour les deux homines.

-"Bon v'là...j't'explique tu sais qu'j'voulais fabriquer des armes ? Bon ben...Adenya et d'autres choupinets de la guilde m'ont foré des tas et des tas de fibres, d'écorces, de boucles et de carapaces et ..ben...fallait bien que j'les mette que'que part non ? J'avais pas l'temps de tout ranger dans ma chambre et c'est lourd dans l'escalier alors hein...j' me suis pensée qu'ici en bas ça f'rait l'affaire ! J'me suis trompée ? J'sais bien qu'c'est pas bien joli mais j'vais m'dépêcher à finir mes armes et comme ça dans quelques jours y aura plus rien, promis ! Dis...ny-m'man...t'es fâchée ?"

Non elle n'était pas fâchée ...elle ne pouvait pas l'être devant tant de naturel, de naïveté, de franchise.
Et ce n'était pas dans sa nature d'en vouloir à quelqu'un et surtout pas à cette jeune trykette qu'elle aimait tant.
Mais il fallait aussi qu'elle se montre ferme et forte sinon Lyah aurait tôt fait d'envahir son espace vital.

-"Non pas fâchée...juste que j'arrive fatiguée et ...tu vois...je voulais dormir un peu sur le tapis près du feu...je ne peux même pas ! Lyah, il faut que tu apprennes à respecter cette maison ! Il y a un genre d'abri dans le jardin, tu n'as qu'à y mettre toutes ces caisses et tout ce bazard.
Je voudrais que ma maison reste une maison et pas un dépotoir ! Comment je fais si je veux inviter quelqu'un ? Hein ? "

-" Pfff...y a personne qui vient ici ! T'invite jamais personne ! T'as même pas encore trouvé un homin pour refaire ta vie ! Tu parles que les autres s'en fiche que ce soit la pagaille chez toi ! Bon...j'vais faire c'que t'as dit ! tu peux m'aider ? s'te plaît ! "

-" T'aider ? Moi t'aider ? ha mais surment pas ! Tu ranges toute seule ! J'ai autre chose à faire...Je vais me baigner dans le lac ! J'en ai besoin et...mais...Attends un peu avant de sortir....c'est quoi aussi cette tenue ? T'es quasiment nue ! Et...on dirait...tu es blessée...raconte...dis-moi tout...allez...je sens encore que ça va être intéressant ! Où as-tu été traîner ? T'es sale, la chemise en lambeau...pleine de boue...je suis curieuse de savoir d'où vous venez jeune trykette ! Et que je n'entende pas que vous êtes allée aider la guilde dans les Primes ! Je l'ai défendu ! Alors...j'attends les explications ! "

Lyah soupira....le moment qu'elle craignait tant était arrivé ; elle baissa la tête et fit mine de regarder ses pieds...
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30-03-2009, 20:52 Message : #10 |
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d'hier à...demain !
Lyah regardait ses pieds, se tournait les mains, n'osant pas lever les yeux vers Imogène ; tout effrontée qu'elle était, elle savait pertinemment qu'elle avait désobéi et même si elle ne regrettait rien, elle ne savait pas trop comment s'y prendre pour donner des explications plausibles à sa mère.
Bien sur, elle ne voulait pas mentir, mais ...elle aurait bien aimé déguiser la vérité, changer quelques petits détails, enjoliver afin de ne pas se faire gronder.

Un sourpir énorme venu d'on ne sait où souleva les mèches rebelles tombant dans les yeux de la trykette...

-"Ny-m'man...dis...écoute...j'voulais pas j't'assure, mais c'est les autres...tu sais bien...ils insistaient tant...et pis aussi y m'disaient qu'il fallait que je prenne d'autres téléporteurs...tu sais bien qu'j'ai pas tout ! Vrai de vrai...j'voulais pas les suivre, mais aussi...ben...tu sais....y avait Mac et ...ben...vrai de vrai...ça m'disait bien d'être avec lui et tous les autres ! tu sais bien...vrai de vrai...y sont gentils avec moi...tous...et aussi...y m'font rire et aussi...Mac il veillait sur moi et aussi..."

-"Attends jeune fille...tu es entrain de me dire que...que tu as accompagné les Dragons dans...dans les Primes ? Hein ? c'est ça ? Sans m'avertir ? Et si...et s'il t'était arrivé quelque chose hein ? dis-moi...comment je l'aurais su ? Hein ? Et ...."

Imogène se tut en voyant le visage empourpré de la jeune homine et ses yeux grands comme des soucoupes se remplir de larmes.

-"Excuse-moi Lyly...je m'emporte ! Je suis sure que tu veux me raconter j'me trompe ?"

-"Oh ny-m'man...si t'avais vu les Dragons...Pru et Bastien et Shayna et Faan et Cevounet et...Mac et Fara et...j'sais plus les autres...mais...vrai de vrai....des guerriers, des vrais comme j'avais jamais vu ...enfin...sauf mon père quand il était pas saoül. Y avait des sales bêtes partout...des moches comme j'avais jamais vu ! Et y en avait avec des dents qui leur sortaient de partout...et des pattes pleines de griffes...c'que j'avais peur ! Vrai de vrai...mais tous ils faisaient attention à moi...et Mac...hihiii...y m'tenait la main et me faisait des bisous pour pas qu' je sois affolée par c'que j'voyais ! Tu connais les Primes M'man ? Ben moi...j'connaissais pas...c'que c'est beau ! Mais rudement dangereux ..vrai de vrai....j'avais le coeur qui battait dans tous les sens ! "

Imogène écoutait en souriant tout en tentant veinement de prendre un air sévère, mais le récit de Lyah lui rappelait tant de souvenirs....Ses premiers pas dans les Primes Racines aux côtés de son propre père et d'un certain Fyros...un si beau et si merveilleux Fyros répondant au nom bizarre d'Archibald....Elle ferma les yeux tout en invitant la jeune trykette à continuer son récit.

-"Tu sais ny-m'man...hihiiihi....y a Faanjos y s'est mis tout nu...vrai de vrai...il avait gardé son p'tit slip...hihiihii...il a aussi du gras sur le bedon...mais il est pas gros comme toi ! Il voulait traverser les Primes comme ça...en filant tout droit....c'qu'on a ri...ben...tu sais quoi ? Il a failli mourir....vrai de vrai...heureusement que les autres étaient là pour le soigner...hihii...c'qu'il est marrant le Faan...et en p'tit culotte....ça fait bizarre.....à part mon père, j'avais jamais vu un autre homin tout nu comme ça....Dis m'man...quand Mac et moi on s'ra marié....on s'verra nu aussi comme ça ? Tu sais quoi....j'sais pas si ça va me plaire que mon mari y m'voit toute nue...enfin...j'ai l'temps non ? hihhi...en tout cas...dans les Primes....on s'est pas ennuyé...vrai de vrai....on a passé du bon temps à courir partout, à nous cacher pour échapper aux kitins...surtout les patrouilles...y en a partout ! C'que c'est moche un kitin ! Y en a des énormes et des tout minuscules...ben même les petits sont dangereux ! Rolalala....j'suis même tombée dans une mare toute verte...ça puait...hihiii...et Mac aussi...en voulant me sortir il est tombé aussi...c'qu'on a rigolé tous les deux...et aussi...on s'est fait des bisous dans cette saleté gluante....on en avait partout...vrai de vrai...ça m'a bien plu tout ça ! hihhiii....et les Dragounets...ils se sont moqués de nous...mais gentiment bien sur...et même qu'y en a qui ont sauté aussi dans cette saleté...hihii on a ri... mais ri....et pis...ben...on a continué...on a été attaqué souvent, mais Pru et Bastien et tous les autres...vrai de vrai...ils sont zigouillé tout ce qu'ils voyaient ou rencontraient...ils sont rudement forts...vrai de vrai ! J'ai même pas eu trop peur ensuite avec eux ! Mais j'suis partie avant d'avoir pris un autre téléporteur...j'étais trop fatiguée et j'suis rentrée...j'regrette...dommage...mais vrai de vrai...j'irai encore...meme si tu veux pas...j'm'en fiche pas mal ! J'ai envie de bien rigoler dans les Primes avec tout le monde..hihihii....faut qu'tu viennes aussi m'man...vrai de vrai ..hihhiii...."

Lyah s'étouffait de rire sur des visions qu'elle seule connaissait.
Imogène la regardait étonnée ; elle pensait que la petite serait terrorisée par les rencontres kintins et là...au contraire, elle semblait s'amuser de cette aventure...comme si...oui comme si pour elle s'était un simple jeu.
La Trykette ne connaissait pas encore la menace kitin...elle ne savait pas que cet ennemi voulait dominer l'Ecorce...enfin si elle savait, mais...elle n'en avait pas encore la conviction ni ne concevait cette terrible réalité.
Elle apprendrait...vite...bien trop vite...ce n'était qu'une question de temps...juste une question de temps !

Imogène ne gronda pas Lyah... à quoi bon....de toutes façons la petite devait faire ses propres expériences ; et avec la guilde elle ne risquait vraiment rien ! Quoique...Mac...Lyah...ensemble seuls....Attention !

(hrp)Pardon aux Dragons que j'ai oubliés dans mon récit....Cela s'est passé il y a plus d'une semaine et je n'ai pas noté tout le monde...je suis désolée. Bisous les oubliés...et les autres aussi bien sur. hihii..De même, je ne sais plus si c'est Faanjos ou Shayna qui s'est déshabillé pour traverser les Primes...toutes mes excuses.(/hrp)
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