Je me souviens de tant de choses qu’il m’est impossible de les définir toutes clairement. Je pense souvent à un endroit de mon enfance que je revoie pastel. Chaque son, chaque odeur, chaque goût, chaque sensation, s’est imprégné en moi. Si je ferme les yeux, je peux encore sentir toutes les émotions qui m’exaltaient. Pourtant tout cela est si loin de ce que je suis aujourd’hui…
Certains souvenirs ont ce pouvoir de s’imposer à vous, dans toute leur authenticité. L’esprit a cette magie de vous replonger dans des images passées, légèrement délavées. Si précieuses, si inestimables, qu’en les effleurant, on sent une certaine apesanteur. C’est flou, et net à la fois, comme un rêve. Des instants figés, que l’on prend le temps de découvrir sous toutes les coutures, de revivre à l’infini.
Je me souviens de la boue sur mes bottes en automne, et de la cueillette des stingas en été. Peu importait les variations climatiques, à chacune des saisons de l’année, la région me présentait un visage nouveau, avec ses avantages et ses faiblesses.
L’hiver, la région était davantage camouflée, mais la neige rendait tout magique. L’herbe enneigée bruissait sous mes pieds, où je m’amusais à laisser mes empreintes. J’étais bien loin des animaux qui s’imaginent les gens de la ville.
Je me souviens que dans la cuisine il n’y avait pas d’allumettes, mais uniquement un manche blanc avec un énorme poussoir rouge dessus, qui faisait des étincelles quand on le pressait, invention de je ne sais qui, mais qui enchanta notre chef cuisinier.
Je me souviens du grincement de la porte en bois de la taverne, du bruit de la ville, et du froissement des feuilles des arbres, lorsque tout le monde rentrer.
Je me souviens des plumes dispersées ici et là dans nos chambres, après nos batailles d’oreiller. De l’odeur qui monté des cuisine quand nymphea faisait ces fameux caramel, recette toujours secrète.
Les izams jaquetaient dans un brouhaha auquel j’étais attachée. Je les aimais bien, je ne venais jamais avec un objet qui aurait pu les effrayer, comme une dague. Je me souviens de tellement de chose, mais je n’arrive plus a retrouver ce chemin. Je me suis perdu dans les méandres des souvenirs, cette violence qui m’as été faite, ma éloigné de tout et de tous…
Souvenir souvenir, guide moi vers le plaisir, vers la béatitude et la joie de revoir des amis longtemps quitter…