Le temps est venu

Depuis combien de cercles ?
Je ne saurai le dire ... trop peut-être.
Il y a ses échos qui résonnent dans ma tête, un appel du passé.
Cet appel ne me demande pas de revenir, non, il me dit d'avancer, il me dit qu'il est temps maintenant.

Il y a cette lumière aveuglante, puis cette voix. Je pense que c'est un Zoraï qui nous parle.
J'ai beau froncer les sourcils, j'ai encore du mal à distinguer ce qu'il se passe autour de moi, comme mes compagnons de route visiblement.

La voix est douce, calme et posée. Elle nous demande si tout va bien, s'il y a des blessés parmi nous, si nous avons faim, soif ... silence ! crie un voix dans ma tête. Je fini par répondre que je vais bien et je m'assois.

L'intensité de la lumière diminue, la nuit arrive et c'est très bien. On va tous pouvoir se réhabituer en douceur à la lumière du jour.

Ce sont des Rangers qui sont venus nous chercher dans les primes, ils y font de régulières expéditions pour retrouver des homins égarés ou cachés depuis le grand essaim.
Ils vont nous escorter  jusqu'à Sillan qui se trouvent à quatre jours de marche, c'est ce qu'a dit cette charmante Tryker aux cheveux couleurs sciure ... Aeden Aqueous, je vais bientôt revoir les lacs ... les battements de mon cœur s'accélèrent.

Un flot de souvenirs refait surface et parmi eux, des images de ... mes amis, que sont ils devenus, est-ce que je vais les revoir, ont-ils ... je secouai la tête, non, ils vont bien c'est sûre !

Le séjour dans le camp de Sillan fût assez bref, le temps de reprendre quelques forces et de se remettre au travail pour aidé la communauté et les quelques réfugiés qui arrivent de temps à autre, seul ou en petit groupe.

Chang le fort, ce Zorai d'une extrême gentillesse m'informa d'aller voir l'agent de la Karavan pour rejoindre Fairhaven ... c'est à contre cœur que je me présentai à lui, bien mauvais souvenir que ces Homins ? là mais l'envie de revoir les lacs était bien plus forte.

Le voyage fût bref, les yeux d'abord fermés ... ces sons ... cette odeur ... Baal ? ... cette voix ... j'ouvris les yeux ... Bastien ?

J'étais enfin de retour.

Avec retard, je te souhaite la re-bienvenue chez les Dragons Baalounet.

Splaouch !!!

C’est le doux son produit par une vie sauvé grâce à cet étang verdâtre, mélange d’eau, de sève et très certainement d’autres substances douteuses que je préfère ignorer.

Voyager seul c’est plus discret mais tellement plus dangereux dans ce genre d’endroit et pourtant il ne pouvait en être autrement. Il s’en est fallu de peu pour que je passe du statut de Tryker à celui de repas pour cette meute de varynx. Cette idée me hanta l’esprit quelques secondes avant d’éclater de rire et de narguer le petit groupe de prédateurs qui longeaient nerveusement dans un sens puis dans l’autre l’étendue du liquide salvateur. Quelques brasses jusqu’à ce que mes pieds touchent le fond et j’utilise un pacte.
Liberté ! criais-je avant de disparaître.

L’inconvénient lorsque l’on reste trop longtemps sous l’écorce est que l’on fini par perdre la notion du temps et passer de l’ombre à la lumière éclatante d’une journée ensoleillée est très déstabilisant surtout lorsque la réverbération de l’eau à proximité vient accentuer le phénomène.
Se rajoute à cela l’odeur nauséabonde du bain forcé dans les primes qui s’intensifie sous l’effet de la chaleur du désert Fyros. Sans plus attendre je me jette à l’eau, ça fera l’affaire avant d’aller prendre un vrai bain !

Étendu sur le dos, je me laisse bercer par les vaguelettes qui, accompagnées par la douce mélodie du clapotis de l’eau, me font tourner l’esprit vers cette quête incessante ... une erreur de parcours ? une hérésie comme le pense certains homins ? ou plutôt la recherche d’une vérité oublié comme j’aime à le penser.

Aah liberté quand tu nous tiens !  N’est ce pas la première valeur de notre peuple après tout ? Je n’ai pas pu trouver ce que je cherchais dessous comme aurai pu laisser l’entendre certains écrits mais peut être pourrais-je trouver d’autres indices en surface ou un début de réponse ? Je dois retrouver ce Tryker, si s’en est bien un car je suis persuadé qu’il est l’une des clés aux réponses que je cherche depuis tant de cercles déjà ... peut-être aurais-je du commencer par là d’ailleurs ...

Il est temps de sortir de l’eau et d’aller me reposer un peu, demain j’irai voir les Drakanis en espérant ne pas me prendre un savon par Ny Kyky car je suis encore parti comme un voleur de mektoub.
Aah Ny Nymphea, si tu m’avais appris à faire tes fameux fruits caramélisés j’aurai pu me faire pardonner avant même d’être réprimandé ...

La lumière du jour avait laissé place à un magnifique ciel étoilé depuis deux bonnes heures lorsqu’après avoir enfilé ma tenue de forage et saisi ma pique je soufflais sur la bougie.

La clarté des astres nocturnes reflétait de mille reflets sur la surface de l’eau. Cette vision me rempli de bien être avant de disparaitre pour réapparaître à côté d’un téléporteur de la Karavan. Mon sourire de béatitude s’effaçait immédiatement en faisant face à l’agent impassible qui se trouvait la.

Partir forer la nuit n’a rien d’inhabituel, tout le monde sait que les meilleurs matières ne se trouvent pas uniquement en journée. Sans mot dire je remis correctement en place mon sac sur mes épaules en m’éloignant d’un pas décidé. J’étais encore loin de mon objectif.

Depuis tous ces cercles passés le paysage n’avait guère changer et après une bonne heure de marche j’arrivais enfin à destination, posais mon sac et lançais aussitôt un sort de prospection ... plusieurs source apparurent ... flûte pas au bon endroit ... je recommençais aussitôt, encore, encore et encore jusqu’à’ ce que l’une d’entre elle apparaisse au pied d’un arbre.

- Aaaaah tu t’es faite désirer !

La pique en main je commençais à creuser mais pas la source, juste à côté, au pied d’un l’arbre. Si quelqu’un s’était approché il aurait pensé que je forais. La crainte et l’excitation se faisaient ressentir.

- Chtonk !

Un soupire se soulagement puis mon cœur s’accéléra

- Tu es toujours la ...

Je dégageais le coffret de bois de la sciure compacte qui se trouvait encore tout autour avant de l’ouvrir fébrilement.

Un autre soupire puis un sourire. Le contenu était encore la, intacte comme s’il venait d’y être placé.
Quelques objets peu encombrants et surtout des petits rouleaux de parchemins. J’en saisissais l’un d’eux sans hésiter et le déroulais avant d’en entamer la lecture laquelle me ramena juste avant la guerre des temples ... Liberté était le dernier mot couché en guise de paraphe.

Je replaçais le manuscrit dans sa boite après l’avoir soigneusement enrouler et mis le petit coffret dans mon sac.

- Il faut que je fasse une copie de tout ça et que je les dissimules dans des endroits sûrs.

Je fis rejaillir quelques sources afin de récolter quelques matières que je déposais par dessus le coffret, puis, l’utilisation d’un pacte me ramena à Thesos où je pris la direction de mon appartement.